Chirurgie esthétique : Abdominoplastie

Introduction de l’abdominoplastie

L’abdominoplastie désigne toutes les opérations esthétiques destinées à améliorer et rajeunir l’apparence de l’abdomen. Les autres désignations de ces opérations sont : lipectomie esthétique, lifting du ventre, lifting de l’abdomen, redrapage du ventre, redrapage de l’abdomen, plastie du ventre, plastie de l’abdomen, et j’en passe. En anglais, l’appellation la plus populaire est celle de « tommy tuck ». Le terme mammoplastie devrait intellectuellement embrasser tous les gestes esthétiques dont le but est d’améliorer l’apparence du ventre et donc la liposuccion, entre autres. Mais dans les faits, conventionnellement, on sépare la liposuccion du ventre de l’abdominoplastie et on l’inclut dans le chapitre général de liposuccion.

Histoire de l’abdominoplastie

Depuis environ 80 ans que l’abdominoplastie se pratique, des centaines de techniques ont été mises de l’avant pour la réaliser avec plus ou moins d’avantages et d’inconvénients. Pour ma part, je pratique l’une des incisions suivantes : l’incision basse à concavité supérieure ou, quand elle peut s’appliquer, l’incision en fer à cheval de MOUFARRÈGE, que j’ai décrite vers 1990 mais que je réserve à des candidates choisies avec des critères stricts et qui ne s’appliquent à mon avis, que dans 5 % des cas d’abdominoplastie.

Déroulement de l’opération

L’incision est faite d’une hanche à l’autre avec une incurvation basse centralement, de sorte qu’elle passe en-dessous du pli sus-pubien. La peau et la graisse qui l’accompagne sont décollés des muscles de l’abdomen jusqu’aux côtes, emportant avec le décollement la base de l’ombilic. Cette peau, une fois étendue et étirée vers le bas, dépasse de loin l’incision inférieure et tout l’excès est réséqué. La partie de peau restante est alors dégraissée jusqu’à une épaisseur normale désirée tout en étant sûre pour la survie. C’est à ce moment que nous entamons le temps musculaire, quand nécessaire : réparer les hernies, resserrer les muscles quand nécessaires (plicature, cure de diastasis, etc.). Si la peau au-dessus de l’ombilic était très abondante et relâchée, l’ancien ombilic pourrait avoir la chance de se retrouver dans la partie de peau réséquée. Si la partie sus-ombilicale n’était pas très relâchée, l’ancien ombilic se retrouve quelque part entre le pubis et son ancien emplacement. Il est excisé longitudinalement laissant comme séquelle une simple incision longitudinale médiane de quelques centimètres. Quant au nouvel ombilic, il est reconstruit à son emplacement souhaité au niveau des deux (2) épines iliaques (les os de la hanche) et ces bords sont ancrés, après dégraissage, sur le muscle de sorte à créer une belle ombilication naturelle. On finit en fermant la plaie inférieure avec des points intradermiques résorbables. Un drain aspiratif est installé ainsi qu’un pansement compressif.

Visite de contrôle après une abdominoplastie

Les visites de contrôle ont lieu une semaine, 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an après l’opération, et une fois par année par la suite. Ces visites sont sans frais pour toute la vie.

Suites post-opératoires

Il arrive qu’on doive faire une retouche dans la période post-opératoire, le plus souvent après l’écoulement d’une année pour un résultat plus parfait. Cette retouche est faite sans payer d’honoraires de chirurgie mais seulement une participation aux frais de la salle d’opération.

Complications

Toutefois, il faut ajouter, dans les abdominoplasties, un type de complication propre qui est spécifique à cette opération : c’est le sérome post-opératoire. Il consiste en l’accumulation et la production, par les tissus cruantés en présence dans cette grande surface de décollement, de liquide constitué de lymphe, d’huile provenant de l’involution des couches graisseuses, d’œdème post-opératoire mélangés à du sang, ce qui en fait un liquide clair rosâtre qui peut persister pendant les 2 ou 3 semaines suivant la chirurgie. La meilleure façon de le prévenir et de le guérir est de garder le drain aspiratif assez longtemps jusqu’à ce qu’il produise moins de 25 ml de liquide par jour. Si, malgré cela, le sérome se renouvelle, une ponction évacuatrice, 1 ou 2 fois par semaine, peut se faire jusqu’à assèchement complet. C’est loin d’être une complication grave car elle ne laisse pratiquement pas de séquelles.

AVANT / APRÈS