L'importance de poser les bonnes questions avant une chirurgie
Quelles sont les chirurgies couvertes par la RAMQ et celles qui ne le sont pas ?
La RAMQ couvre les chirurgies qui traitent des problèmes appelés « fonctionnels », c.à.d. ceux qui causes des handicaps physiques au patient. Par contre, les chirurgies qui visent à changer des formes déjà considérées comme normales ou qui ont pour but de redonner un air de jeunesse sont considérées comme étant de nature esthétique et ne sont donc pas couvertes par la RAMQ.
Quelles sont les chirurgies mammaires couvertes par la RAMQ ?
Les chirurgies mammaires couvertes par la RAMQ sont les suivantes: La réduction mammaire de plus de 250 g par sein La symmétrisation pour des différences de grosseur de plus de 150 g. La reconstruction mammaire après mastectomie ou traumatisme (brûlures par ex.).
A quel âge on peut avoir un face lift ?
Il n’y a pas d’âge particulier auquel on limite l’indication d’un face lift. Cette chirurgie est sensée corriger certaine manifestations dans le visage qui peuvent trahir un certain vieillissement. Celui-ci peut découler de l’âge avancé mais aussi pourrait être en relation avec un traît caractéristique héréditaire. C’est pourquoi cette chirurgie peut parfois être indiquée chez des personnes plus jeunes que ce à quoi on s’attend.
Deux de mes amies ont eu des additions mammaires et me disent qu’elles ont perdu la sensation érogène du mamelon. Est-ce la règle ?
Cela dépend de la technique utilisée par le chirurgien. Dans les augmentations mammaires où la prothèse a été mise directement derrière la glande, il faut s’attendre dans la majorité des cas à la perte de la sensation érogène du mamelon parce que la pochette préparée entre les muscles thoraciques et la glande interrompt dans la plupart des fois le trajet des trois nerfs intercostaux (quatrième cinquième et sixième) qui acheminent la sensation érogène du mamelon. Dans les augmentations mammaires rétro pectorales, il se fait malheureusement que la plupart de ces chirurgies sont faites de sorte à placer la prothèse seulement derrière le muscle pectoral et donc d’aborder cet espace derrière le muscle par le bord libre du muscle grand pectoral. L’abord de cet espace va interrompre au moins deux des trois nerfs intercostaux responsables de la sensation érogène du mamelon. Dans notre façon de faire une augmentation mammaire, nous ne perdons pas la sensation érogène du mamelon parce que nous abordons l’espace rétro musculaire d’une autre façon soit à travers le muscle grand oblique, remontant la dissection de la pochette vers le haut en plaçant la prothèse derrière les quatre muscles de l’hémithorax antérieur soit le grand oblique, le grand dentelé, le petit oblique et enfin le grand pectoral. De cette façon, les trois nerfs intercostaux responsables de la sensation érogène du mamelon ne sont pas lésés et le mamelon, dans nos chirurgies d’addition conservera sa sensation érogène. Voir le schéma dans la page d’addition mammaire.
On a toujours entendu dire qu’une mammoplastie ne permet plus d’allaiter après la chirurgie. Y aurait-il y une chance de pouvoir allaiter après une telle chirurgie ?
Les techniques traditionnelles de redrapage et de réduction mammaire sont basées sur des façons de faire qui empêchent la continuation des canaux galactophores qui partent de la glande vers le mamelon. Un très petit nombre de ces techniques permettraient de conserver une capacité partielle et non complète d’allaiter. La particularité de la mammoplastie par le pédicule total postérieur de Moufarrege que j’utilise émane du fait que toute la glande restante continue à drainer directement dans le mamelon. Sur une étude rétrospective sur une série de patientes de plus de 550 personnes opérées par moi on retrouve un taux de succès tout à fait équivalent à celui de la capacité d’allaiter dans la population générale. Il est donc sûr que chez nos patientes, on ne perd pas la capacité d’allaiter si on l’avait avant la chirurgie.
Est-il vrai qu’il faut renoncer à avoir une sensation érogène du mamelon après un lifting ou une réduction mammaire ?
Il est en effet connu que dans les techniques traditionnelles il faut renoncer à conserver une sensation érogène au niveau du mamelon. Dans la technique de la mammoplastie par le pédicule total postérieur de Moufarrege que j’utilise, les nerfs intercostaux responsables de la sensation érogène ne sont pas interrompus et donc la sensation érogène du mamelon est conservée dans ma technique.
Y a-t-il un danger en relation avec le cancer dans les chirurgies d’augmentation mammaire ?
Cette question est d’actualité depuis qu’on a diagnostiqué un type de lymphome qui s’appelle le lymphome à grandes cellules sur des prothèses mammaires d’un type particulier. Il semble que cette pathologie puisse se retrouver dans un nombre infiniment petit de cas sur certaines prothèses. Ces prothèses impliquées sont surtout des prothèses siliconées à paroi texturée. Nous n’avons pas encore vu dans la littérature des cas de lymphome à grandes cellules sur d’autres types de prothèses c’est-à-dire les prothèses lisses salines. Personnellement, je n’utilise que les prothèses salines lisses et je juge le risque de lymphome dans ces cas comme étant pratiquement inexistant jusqu’à preuve du contraire.
Est-il possible de passer des mammographies et des échographies quand on a des prothèses mammaires ?
Non seulement qu’il est possible de passer ces examens sur une prothèse mammaire mais aussi la prothèse facilite souvent la lecture pour les raisons suivantes : la prothèse saline est facilement examinable dans ces imageries, elle est placée derrière le muscle et projette vers l’avant la glande mammaire qui sera l’objet de ces examens.
Y a-t-il une relation entre la réduction mammaire est le cancer du sein ?
Il a été défini dans une publication sur une étude rétrospective sur des milliers de réductions mammaires que celles-ci diminuent l’incidence du cancer du sein, toutes techniques confondues, de 25 % comparée à l’incidence dans la population générale non opérée. La réduction mammaire avec le pédicule total postérieur de Moufarrege montre par une étude rétrospective extensive que cette technique de chirurgie diminue l’incidence du cancer de 62.5 % comparée à l’incidence dans la population générale sans opération.